Chapitre 73

Un sourire prit place sur les lèvres de Terkës. Les paroles de la féca l'amusait beaucoup... Mais il devait jouer le jeu, coûte que coûte. "Courageux", il se leva, prenant parfaitement équilibre et s'approcha du iop taciturne, lui envoyant un fameux coup de poing dans le visage. Bombant le torse d'une façon ridicule, il lança à l'assemblé :

• Je suis désolé pour ce que je t'ai fait, Nouriouki, mais Sonemith ici-présente a raison ! Le Monde des Douzes coure un bien trop grand danger pour que je laisse quelqu'un s'emparer du livre et risquer de causer la perte à des centaines de personne ! Ceci n'était qu'un avertissement, et je serais bien capable de tuer pour protéger mon pays. je suis pour le bien, sachez-le, et je ferais tout pour éradiquer tout risque au Wakfu. Voilà, c'est dit.

Prenant un air sérieux et renfrogné, le sacrieur s'adossa aux bords de la carriole. Pourtant, au fond de lui, il ne pouvait qu'être amusé par cette scène théâtrale... C'était un coup à se les mettre tous dans la poche, chacun aussi naïfs l'un que l'autre... A part le sram et le nouveau iop, bien sûr, mais ceux-ci ne l'importait guère... Tandis que le guerrier n'allait pas du tout s'attirer la confiance de ses compagnons, le sram était un... Sram... Et il était donc paranoïaque. De plus, à tout seul contre tous, il ne pourrait rien. Décidèment, tout ce voyage n'allait-être qu'une partie de plaisir... Et le bouquet final serait le massacre du groupe !
D'ailleurs, en y repensant, le disciple de la douleur se dit que, le temps venu, il ferait mieux de s'allier au fameux Nouriouki. Un allié de ce poids ne serait pas de trop pour éliminer les aventuriers présents. Le vol du livre fait, il activerait ses pouvoirs et dépecerait le disciple du combat. Comme il le ferait avec Kipem...
Cette pensée attribuée au xelor fit apparaître au loin un cadran qui arrivait en valsant dans les airs. Un message de ce dernier, cela ne faisait aucun doute. Mais comment lire la lettre sans devenir suspect par rapport à ses camarades ? Le transformer en un oiseau par une habile illusion que lui seul et son complice pouvait déjouer ne servirait rien. Après tout, un Piou Violet n'avait rien de moins coupable qu'un cadran... Non, il fallait attendre d'être seul pour pouvoir lire le parchemin. Et ça serait plutôt facile...
Le sacrieur secoua douceureusement son bras, de telle sorte que personne ne s'en rendit compte. Ansi, deux petites gouttes de son tatouage atterirent sur la cariole. L'une se dirigea vers le sanglier des plaines tractant la carriole et pénétra à l'intérieur de celui-ci, le rendant ainsi plus rapide. L'autre, quand à elle, bondit dans les airs, et fila à toutes vitesses vers le cadran, qu'elle entoura pour le transforma en Corbak. Ainsi, le messager ne devenait qu'un stupide oiseau qui, malgrès sa vivacité, ne rattrapperait la carriole que lorsqu'elle s'arrêterai. C'estait un habile tour de passe-passe et pourtant... Si simple...