Chapitre 46

Dans les arbres, deux yeux scintillants luisaient, observant la route en contrebas d'un air avide. Soudain, une carriole passe à toutes vitesses. Souriant, la silhouette rabattit sa capuche, faisant disparaître ses yeux jaunes dans l'ombre...

Le véhicule se stoppa en plein milieu de la forêt. Une halte, sans doute. Des aventuriers sortirent peu à peu du ventre de la bête. Soudain, une silhouette apparut, cachée sous un épais manteau ne laissant apparaître que des bottes cloutés et un bras gauche tatouée, tenant fermement une grosse épée. Un sacrieur, sans doute... Cependant, rien ne laissait distinguer ses traits ; une large capuche cachait la moitiée de son visage, l'ombre de celle-ci s'occupait du reste.
Sous les regards méfiants de ceux qui lui faisaient face, le partisan de la douleur esquissa un geste de la main droite, certainement une sorte de salutation. Il s'approcha alors plus près du groupe, et demanda:

• Bonjour... Que faites-vous ici, seuls dans cette forêt ? Pour ma part, je suis... Chasseur.

Sur ces mots, le sacrieur recula, et s'empara d'un cadavre de sanglier qu'il avait laissé derrière-lui, ce qui eut l'effet escompté. Les yeux ternes des aventuriers se remplir d'une lueur de sympathie, ce qui fit sourire le disciple de la douloureuse Déesse, découvrant une canine surdéveloppée. Décidément... Ils étaient tellement naïf...
Le chasseur ramena sa capture au sein du groupe et dégaina son épée, tranchant sa victime en plusieurs tranches. Sans en demander l'autorisation, il posa quelques branches par terre, créant ainsi un foyer, et l'enflamma en murmurant "Assaut". Taillant d'autres branches en pieux, il les planta dans le porc et posa les morceaux de viandes sur le feu pour les cuire. Il se retourna alors vers les personnes qui l'entouraient, et esquissa :

• Je m'appelle Terkës ! Ces forêts sont dangereuses la nuit... Je vous propose de prendre une nuit de repos tandis que je montrais la garde. Demain, vous serez frais et dispos, et vous pourrez reprendre votre chemin !

Il sourit aimablement, pestant intérieurement contre cette gentillesse forcée. Mais si c'était pour assouvir sa soif de puissance... Il y'arriverait...

..Sous les regards méfiants de ceux qui lui faisaient face, le partisan de la douleur esquissa un geste de la main droite, certainement une sorte de salutation...