Chapitre 48

Enki était un peu fatigué, mais il se disait qu'une petite balade dans la forêt ne lui ferait pas de mal. Il prit sa canne, et, accompagné de son phorreur, il partit sans prendre soin de prévenir les autres, donc personne ne l'avait vu, car tout le monde regardait ailleurs.
Il sautillait d'un pas guilleret. C'était sûrement la lune qui lui faisait cet effet-là. La pleine lune l'a toujours endu heureux. Contrairement aux étoiles. En effet, les étoiles ressemblent à des trésors, mais des trésors innaccessibles. À quoi ça sert de voir des trésors si on ne peut pas les palper, entendre les cliquetis entre ses doigts, les sentir (eh oui, l'argent à une odeur). C'est pour ça que peu d'enutrofs utilisent les étoiles pour se guider la nuit. Seule la lune interressait Enki. Elle lui faisait penser à un trou dans le ciel qui menait au paradis. Il croyait qu'en la regardant toujours, et en l'adorant, il aurait plus de chances d'aller au paradis. Mais ce n'est que des élucébrations d'un vieillard sénile.
Il s'assit contre un tronc d'arbre, près d'une rivière calme. Il repenssait à son enfance, sa vie, ses quêtes, ses parents, les crêpes (infectes) de sa mère, les jeux de pistes de son père... C'est lui qui lui a donné ce goût pour la chasse au trésors, les quêtes, l'aventure et les mystères. Ce livre l'interressait au plus haut point. Il le lui faut absolument. pour son usage personnel. Enki travaillait principalement en solo, et abandonnait rapidement ses amis, simplement pour sauver sa peau. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il est toujours vivant.

• Tu vois, Léonard, nous sommes deux vieux résidus de la société, mal vus parce que nous sommes lâches, et cultivés. Tu le sais, mon bon, que cela ne sert à rien de combattre Ogrest...

Le petit phorreur acquieça.

• Mais ce n'est pas une raison pour le servir. En fin de compte, ce qu'une victime de l'Amour. Ah, l'Amour... Une seule fois, ses flèches m'ont transpercer le coeur. Une charmante petite eniripsa, lorsque je chantais à l'opéra de Sufokia, dans ma jeunesse. Bon, c'est vrai qu'elle chantait d'une voix tellement aigüe que les verres ne se brisaient pas, ils s'émiettaient. Mais elle avait une voix juste. C'est lors de cet orage... Un éclair aveuglant...

Un larme coula sur ses joues sèches et ridées. Elle continua sa route jusqu'à tomber sur son long manteau orange.

• Je lui avait offert des roses démoniaques. C'était sa fleur favorite. Mais heureusement que je t'ai, toi. Et que papa et mamn soient morts. J'ai enfin hérité...

C'est en pensant à tout ça que ses yeux se fermèrent d'eux-mêmes. Juste avant de s'endormir, il entrouvit légèrement ses yeux vers Léonard, qui avait sa tête appuyée contre les genoux de son maître.

• Mon petit Léonard, ne fais confiance à personne. Même dans ce groupe, je sens que quelqu'un va nous trahir. Mais qui ? Je n'arrive pas à le cerner. Je ne suis pas un xelor non plus. Aller, bonne nuit.

Il ferma les yeux et s'endormit, un sourire épanoui au lèvres, en pensant à son héritage qu'il avait reçu, quelques années plus tôt... Une petite neige fine commençait à tomber du ciel.