Chapitre 43

• Viens par là toi !

Ce fut le cri qui réveilla Aléak, il éternua en déplaçant un nuage de poussière autour de lui. À coté de lui deux silhouettes sursautèrent. Flauta et Sonemith était regroupées dans leur coin et le regardaient de travers. "J'ai un truc sur le nez ?"se demanda-t-il. Il y avait quelque chose de différent d'auparavant dans leurs regards. À coter son geôlier s'impatientait et tira sur sa chaine qui claqua et lui tira sur le bras.

• C'est pas le moment pour feignasser toi, viens ici !

Il se leva avec un miaulement d’agacement, dans la théorie son plan était bien, mais dans la pratique il avait plein d’inconvénients. Il essaya de se montrer plutôt docile, mais il s’aperçu avec étonnement que quelques brigand le regardait avec méfiance, et avec un certain respect mêlé de terreur. Il ne s’en préoccupa pas vraiment et essaya d’apercevoir un membre de son groupe. L’Eniripsa et la Fecatte suivait toute les deux la mine résigné. Tout c’était passé plus vite que prévu, leur transport à Beresan avait donné le tournis à Aléak, à moins que ce ne soit l’atmosphère hostile dans laquelle il avait baigné. En tout cas sa mine n’avait pas sa couleur habituelle et il se sentait nauséeux.
Les brigands les firent passer par plusieurs de leurs caravanes avant de les amener sur une sorte d’estrade.

• Allez-y avancez. À toi mon chaton… et une blonde… et une rousse…
• Eh tu me les sers sans mousse surtout !
• De quoi ?
• Bah la blonde et la rousse

Ils s’esclaffèrent bruyamment avant de donner la bout de la chaine a un gros Osamoda qui sentait fortement le bwork malade. Il leur sourit avec méchanceté. Aléak compta deux dents en or, et faillit tourner de l’œil lorsqu’il s’approcha trop de son visage.

• Vous appelez ça de la viande « fraiche »? J’appelle ça des gueux cueilli sur le chemin ! Enfin on devrait tirer un bon pactole grâce au deuxième groupe, vous allez voir ils nous ont trouvé une perle !

Les ventes commencèrent, la foule était féroce, et sans pitié lorsqu’elle regardait ces personne devenu des animaux. Tous ces acheteurs, ces gens qui achètent des gens, comment pouvaient-il dormir le soir ? C’est alors que leur situation empira de manière catastrophique, Sylphaïs s’était fait prendre ! Comment allait-il faire pour sortir de là ? Puis un vieux Pandawa acheta Flauta, Sonemith elle aussi partit et Aléak resta seul sur l’estrade. À coté de lui le gros Osamoda essayait de marchander.

• Allons pour 20 000 kamas je suis sûr que c’est un bon prix !
• Vous plaisantez ? Il est à moitié vert ! 5 000, pas plus !
• Non ! Il est jeune et plein de vigueur, il…

La chaleur, la foule hurlante, les postillons de l’Osamodas eurent raison de lui, Aléak qui se sentais plus mal que jamais, se pencha en avant et vida le contenu de son estomac sur le plancher, éclaboussant la foule et les chaussures du marchant d’esclave. Leur propriétaire regarda l’homme chat avec colère. Il était devenu invendable. La foule le fuyait maintenant comme la peste. Il discuta rapidement avec les brigands et ceux-ci l’amenèrent dans la partie Sud de la ville, beaucoup moins fréquenté par les passants et les habitants. Ils sortirent un petit couteux et s'accoudèrent sur un tonneau pour que d'éventuels spectateur ne puissent pas voir ce qui se passait.

• Ecoute mon p'tit gars t'est bien gentil mais tu nous sers à rien ici...

il approcha doucement sa lame de la joue d'Aléak

• Alors il serait de notre devoir de t'envoyer dire bonjours a ton dieu... mais avant tu va pouvoir nous aider.

Il lui présenta sa propre épée, et la leva a hauteur de la poitrine.

• Parle nous un peu de ça ok ? Plus tu parleras, et moins tu souffriras compris ?
• ...
• J'AI DIT : "COMPRIS ?"

Il lui fit une entaille en dessous de l'œil, Aléak cria et du sang gicla en déposant quelques gouttes sur la lame. À son contact le sang s'évapora.

• Je préfère ça ! Pose donc ta main sur la boucle.

Il le forcèrent a apposer sa paume, et l'insigne tourna a toute vitesse avant de s'arrêter sur "III". La lame sauta aussitôt des mains du brigand et commença a se contorsionner jusqu'à faire apparaitre des pattes, une tête,une queue, un museau et des moustache. Un gros félin avec le manche de l'épée planté sur la tête venait d'apparaitre. il se retourna et vit les deux brigands. ceux-ci restèrent immobile, les yeux méfiants. Puis le chat poussa une sorte de rugissement digne d'un lion. Les deux faiseurs d'esclaves s'enfuirent à toute jambes sans se retourner. Le félin-épée sauta alors sur l'épaule d'Aléak et avec une patte trancha la boucle en métal qui lui entourait le cou. Au moment ou Aléak toucha le pommeau qui lui faisait un casque, l'épée redevint comme elle était avant et retomba interne sur le sol.

• Bon ça c'est fait...