Chapitre 17

Les nouveaux amis se séparent pour préparer leurs équipements. Mais le grand sram ne s'attela pas à la tâche tout de suite. Il avait du travail...

Il se rendit dans les quartiers pauvres de la ville. Il se faufila entre les taudis branlands, les caniveaux puants et les tavernes miteuses. Puis, il se posta dans une ruelle sombre ou s'entassaient tonneaux usagés venant du pub d'a côté. Il s'assit dans l'ombre et attendit patiemment sa proie.

Sylphaïs connaissait bien celui qui ne passerait pas cette nuit. Il appartenait à la petite noblesse et venait souvent chercher quelque aventure dans les maisons closes ou s'imbiber d'alcool fort dans les bouges qui servaient de bistrot aux quartiers misérables. Le sram serait content de pouvoir lui trancher le cou, après que sa victime ai manqué de le faire jeter en prison. Un sourire effleura les lèvres de Sylphaïs. Pour patienter, il sortit sa pierre à affûter et commença à aiguiser sa faux qu'il avait baptisé Métal-Hurlant. Elle lui avait rendu de fiers services depuis des années, et ce soir encore, elle lui serait utile.

Après un quart d'heure d'attente, la victime arriva enfin. L'homme sortait d'une maison close, en tenant une catin en robe du soir par le bras. Il passa plusieurs minutes à lui dire au revoir puis s'éloigna en titubant dans la direction de son meurtrier. Quand il passa devant la petite rue ou le sram l'attendait, Sylphaïs prit sa faux fermement, puis commença à chuchoter à l'adresse de l'ivrogne :

·         Hep ! Pssst ! Par ici !

L'homme, enivré, entra sans méfiance dans le boyau sombre. Il eu à peine le temps de voir les yeux acérés de son assassin quand il sentit que sa tête ne tenait plus et il s'écroula, entouré de néant. Le sram, satisfait, se pencha sur le cadavre encore fumant et entreprit de lui faire les poches. Il trouva un poignard avec un manche en ivoire de sanglier (dont il pourrait tirer un bon prix), une bourse remplie de kamas, des notes de bar et une amulette en forme de tête de meulou. Quand il eut tout fouillé, Sylphaïs cacha le cadavre derrière une pile de tonneaux et rejoignit l'auberge où il avait rendez vous, essuyant sa faux tout en marchant ...