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10 novembre 2008

Chapitre 89

Au début de sa torpeur, seul le noir était présent dans l’esprit de Sylphaïs. La neige tombant autour de lui, le froid de la roche, le bruit du vent … Il ne sentait plus rien. Puis il eu comme la sensation d’un contact sur son front et il crût que son cerveau entier était remué, retourné, fouillé, mais il ne pouvait pas rien faire pour arrêter cela. Soudain, tout cessa et les ténèbres reprirent le dessus.

Des heures plus tard, Sylphaïs s’éveilla enfin. Il était allongé quelque part, dans une plaine déserte envahie par une épaisse couche de neige. Le ciel au dessus de lui était encombré des lourds nuages gris sombres transportés par le vent. Le sram s‘appuya au sol pour se relever et se rendit compte qu’il était sur une colline surplombant une morne vallée dont la seule couleur était le blanc de la neige. Sauf en un endroit : un village était niché au bas de la colline. Ne sachant où aller, l’albinos décida de s’y rendre, même si ce village semblait parfaitement déserté et inhospitalier.

Sylphaïs descendit dans la vallée, glissant plusieurs fois dans la couche neigeuse. L’entrée de la bourgade était marquée par une arche de pierre noire constituant également tous les bâtiments et la chaussée. Les pas de l’albinos résonnèrent sur les sombres pavés et il ne se rendit compte qu’après un moment que la neige n’avait pas du tout recouvert les maisons … Il régnait un silence de mort, les habitations n’étaient éclairées de l’intérieur que par de faible chandelles bleues et le vent murmurait parfois tel une respiration humaine. Sylphaïs regardait autour de lui en essayant de chasser ce sentiment d’intense d’oppression, mais il n’y parvint pas … Soudain, ses yeux se posèrent au coin d’une ruelle transversale : adossée à un mur, se tenait une forme empaquetée dans un tissu. Il s’en approcha lentement, la forme semblant se soulever au rythme d’une respiration. C’était donc une personne, ou un animal dont il s’agissait. D’une main un peu hésitante, Sylphaïs commença à déplier le drap, mais un bruit le fit sursauter.

A l’endroit d’où il était entré dans le village venait d’apparaître plusieurs silhouettes totalement noirs et aux contours indistincts. Sylphaïs sentit son cœur se glacer d’effroi. « Il faut partir !!! » hurla une voix dans son esprit. Ne réfléchissant pas une seule seconde de plus, il s’empara du paquet de tissus et courut vers l’autre sortie de la ville. Il sentait que les formes noires le suivaient. Elles émettaient des bruits de chaînes et de fouet, ce qui affola encore plus Sylphaïs et ordonna à ses jambes de courir encore plus vite. Il franchit d’un bond les limites du village et fonça dans la neige poudreuse qui lui arrivait aux genoux. Le sram atteignit ainsi le sommet d’une seconde colline et se retourna vers le village désert. Les fantômes avaient renoncé à le poursuivre plus loin et erraient dans les ruelles tortueuses. Un soupir de soulagement s’échappa des poumons de l’albinos et se transforma en un nuage de vapeur dans l’air glacial.

Sylphaïs posa son chargement à terre et enleva cette fois tout le tissu. Ses yeux s’agrandirent de stupeur : dedans se tenait un enfant d’environ neuf ans atrocement maigre, couturé de balafres et à la peau de la même couleur que les flocons. Mais ce qu’il y avait de terrifiant chez lui, c’était son torse. A l’endroit où aurait dû se trouver son cœur il n’y avait plus qu’un trou immense dégoulinant de sang et on voyait nettement que les côtes avaient été brisées. Sylphaïs passa les mains sous le corps de l’enfant et le rapprocha de lui. Le petit être ouvrit péniblement ses yeux et fixa Sylphaïs.

- C’est toi …? Tu es enfin venu ?
- Oui. Je suis venu. Mais que t’ont-ils fait ? Pourquoi ?
- Ils voulaient quelque chose que nous n’avons pas … Ils pensaient pouvoir l’obtenir, mais ils n’ont fait que nous briser. J’ai très froid… souffla l’enfant.

Sylphaïs sentit sa gorge se nouer et serra le petit corps contre lui. L’enfant passa ses bras maigres autour de la nuque de l’albinos et fourra son petit visage contre lui. La main de Sylphaïs passa sur la plaie béante qui occupait le torse du petit. Celui-ci ouvrit de grands yeux gris embués de larmes.

- Ca … Ca te fait mal ? demanda Sylphaïs.
- Oui, ça me fait très mal.
- Il faut pas que tu reste comme ça, je vais t’aider …
- Non Sylphaïs, c’est trop tard. Un cœur arraché ne se remplace pas … Rien ne nous soignera jamais. Mais, tu peux nous aider.
- Comment ?
- Venges toi Sylphaïs ! Venges ta sœur ! Tue ceux qui nous ont fait souffrir, ils paieront de leur sang !

Le corps du gamin albinos s’était raidit dans les bras de son double adulte. Un coup de tonnerre ébranla l’atmosphère et le ciel fut zébré d’éclairs. Les nuages auparavant gris se colorèrent d’un rouge sang tirant sur le noir et un vent violent se leva sur la plaine couverte de neige. Le grand sram se releva en portant toujours l’enfant. Des trombes de sang tombaient à présent de l’immensité du ciel, couvrant les terres d’un océan d’hémoglobine. La colline fût bientôt cernée tandis que le niveau du sang montait de plus en plus. Sylphaïs ne tarda pas à avoir les pieds dedans, puis les genoux et la taille. Tout n’était plus qu’une étendue de rouge … Les bras de Sylphaïs relâchèrent leur étreinte et le corps qu’ils maintenaient flotta sur le liquide rubis, partant à la dérive. Il sembla au sram qu’une silhouette lévitait au dessus des flots. Elle s’approcha et plongea vers le Sylphaïs enfant pour le serrer contre elle. Quand il la reconnu, l’albinos voulut nager jusqu'à elle pour la rattraper, mais une force colossale s’empara de lui pour le tracter au fond de l’océan vermeil. Il n’eu que le temps de crier un nom :

- Malériane !

Avant que la main invisible ne l’entraîne dans les profondeurs.

Le sram poussa un cri et s’éveilla en sursaut. Il était trempé de sueur et haletait rapidement. Le sang était toujours là. Prit d’un haut le cœur, le sram se pencha et vomit en toussant violemment. « Arrête tout de suite ! Ressaisit toi ! » cria une voix au fond de son esprit. Sylphaïs poussa un profond soupir, cette voix n’avait pas tort. Il s’appuya sur sa faux pour se relever, une fois debout, il s’attela à se remémorer ce qui s’était passé. Le sram se rappela alors ce contact sur son front. Tous les éléments de son rêve semblaient aboutir de cela, mais qui en était à l’origine ? Fouillant encore plus dans ses souvenirs, remuant le mélange de ses pensées, il finit par recomposer un semblant de mémoire. Sans avoir rien vu ni entendu de ce qui s’était passé, il percevait une marque qui lui était familière : une marque qui collait à la présence d’Enki … Les yeux de Sylphaïs se plissèrent. L’enutrof allait regretter son geste. Mais pour l’instant, le sram se sentait encore trop affaiblit, il retira son manteau et sa veste malgré le froid, et vit que le sang continuait de s’écouler de ses plaies. Il lui fallait trouver une solution, ou il se viderait entièrement de son liquide vital.

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Commentaires
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(Ou peut-être avais-je demandé à Ptite-Belette, ma mémoire flanche.)
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(Ou peut-être avais-je demandé à Ptite-Belette, ma mémoire flanche.)
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(Ou peut-être avais-je demandé à Ptite-Belette, ma mémoire flanche.)
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